Pour les opérations avec sous-sols, il convient d'étudier l'eau présente dans les sols et de prévoir les ouvrages adaptés en fonction pour gérer les eaux souterraines.
Celles-ci peuvent émaner d'un ruissellement entre deux couches de sols ou bien d'une poche d'eau.
Définitions dans le domaine du bâtiment : Eau d'infiltration = eau qui s'infiltre dans l'ouvrage construit. Eau de suintement = eau d'infiltration limitée et acceptable au droit des sous-sols. Eau d'exhaure = eau détournée de son chemin naturel par puisage ou pompage des eaux d'infiltration. L'objectif est d'abattre la nappe afin de ne pas avoir d'humidité au niveau des parois extérieures des sous-sols. Aussi, cette technique permet de diminuer drastiquement les venues d'eau d'infiltration dans les sous-sols. Attention toutefois, abattre une nappe peut avoir des concéquences sur la stabilité des sols de tout un quartier et endommagé les bâtiments environnants. Eau de drainage = eau présente en excès dans le sol, canalisée grâce à des tuyaux enterrés autour d'un bâtiment et évacuée soit dans un puisard ou dans le réseau d'eau public. |
Comment gérer en phase définitive les eaux souterraines dans le cas de la réalisation d'un ouvrage avec sous-sols ?
1 - Mettre en oeuvre dès que possible un suivi piézométrique sur la parcelle via le géotechnicien de l'opération. Le suivi piézométrique permettra de connaître le niveau naturel de la nappe et ainsi le comparer au niveau bas de votre sous-sol à construire.
2 - En cas de doute sur la tenue des sols, réaliser dès que possible une fouille à la pelle (= fosse creusée à une altimétrie égale ou inférieure au niveau du point le plus bas du bâtiment à construire). Cette technique permet de vérifier, en complément des piézomètres, la présence d'eau. En pompant l'eau au fond du trou, on observe si la venue d'eau est constante (nappe, ruissellement) ou non (poche d'eau) et l'on mesure le débit d'eau. La fouille à la pelle permet également de vérifier la tenue des sols afin de valider ou d'optimiser les pentes de talus admissibles lors du terrassement.
3 - Se renseigner auprès des services de la municipalité sur l'autorisation de rejet des eaux qui s'infiltrent dans les sous-sols du bâtiment vers le réseau de la ville.
A noter : certaines villes semblent accepter le rejet vers le réseau d'EP mais pas vers les réseaux d'EU.
Cas A : Dans le rapport G2 AVP, le suivi piézométrique réalisé entre janvier et mai indique qu'il n' y a pas ou très peu de présence d'eau jusqu'à 1,00 m en-dessous du point le plus bas de l'ouvrage :
4 - Seuls de très légers suintements pourraient s'infiltrer à l'intérieur du sous-sol à créer. L'eau en sous-sol pourra alors être gérée à l'aide de simples cunettes raccordées à la fosse hydrocarbure.
Cas B : Le rapport G2 AVP indique une présence d'eau sur l'opération à moins de 1,00 m du point le plus bas de l'opération :
4 - Un suivi complémentaire de l'eau doit être réalisé par le géotechnicien afin de déterminer :
- Le niveau des plus hautes eaux souterraines (= altitude qu'atteindrait l'eau pour une crue exceptionnelle i.e généralement pour une crue centennale);
- Les débits d'exhaures (= volume d'eau estimatif qui s'infiltrerait dans l'ouvrage, mesurée en m3/h;
- Le taux de renouvellement
La mise en place d'un ouvrage spécifique à la gestion des eaux est nécessaire lorsque le niveau des plus hautes eaux souterraines est supérieur au niveau de la dalle basse tous les 10 ans. Si ce n'est pas le cas, nous pouvons géré l'eau comme considéré dans le cas A.
Cas B1 : Le rejet de l'eau est autorisé sur le réseau public :
Cas B1a : Le débit d'exhaure est inférieur à 10m3/h :
5 - Réaliser des drains en pourtours du bâtiment à la hauteur prescrite par la G2 PRO et canaliser les eaux d'infiltration via des cunettes au pourtour des sous-sols raccordé au réseau public. Il convient dans ce second de suivre scripuleusement les prescriptions de la G2 PRO et de vérifier les mesures municipales de rejet sur le réseau à mettre en place (Fosse de rétention avec débit de fuite).
Cas B1b : Le débit d'exhaure est supérieur à 10m3/h :
5 - Si le géotechnicien l'autorise, la Maître d'Ouvrage peut décider de gérer l'eau tel que décrit dans le cas B1a tout en étant conscient que de nombreuses traces d'infiltrations seront présentes dans les sous-sols. Le Maître d'Ouvrage devra alors faire preuve d'andragogie auprès des acquéreurs pour expliquer les infiltrations et la gestion de l'eau. Il est par ailleurs préférable d'un point de vue juridique d'ajouter une mention d'inondabilité des sous-sols dans la notice descriptive.
Si le géotechnicien est réfractaire à ce premier principe ou le Maître d'Ouvrage refuse les traces d'infiltrations, il conviendra de réaliser un cuvelage des sous-sols et évacuer les éventuelles eaux de suintement sur le réseau public. La réalisation d'un cuvelage doit être prise en compte dès la phase DCE car le lot gros oeuvre doit dans ce cas surferrailler la dalle basse du sous-sol. L'eau présente en sous-sol exerce en effet une pression sur la dalle basse (vers le haut) en raison de la poussée d'Archimède.
Cas B2 : Le rejet de l'eau est interdit sur le réseau public et le débit d'exhaure est supérieur à 0,5m3/h :
- Cas B2a : La parcelle dispose d'un grand espace vert ou non construit à plus de 5 m des habitations et plus de 30 m d'un point de captage d’eau comme un puit :
5 - La mise en place de drains qui s'évacuent dans un puisard doit être étudié. Il s'agit alors de calculer si la perméabilité des sols et la dimension possible pour le drain suffit.
- Cas B2b beta : La parcelle ne dispose pas d'un espace suffisant pour construire un puisard :
5 - L'exhaure n'est plus possible. Il convient alors de ne plus avoir d'eau à s'infiltrer dans les sous-sols, un cuvelage est nécessaire. Il s'agit de la solution la plus onéreuse. Il est possible de limiter les coûts en réalisant un cuvelage partiel qui répondra tout aussi bien à la gestion des eaux mais qui laissera toutefois apparaître des légers suintements sur les murs du sous-sol.
En résumé, voici ce qu'il faut retenir :
LA FICHE DOIT FAIRE L'OBJET D'UNE VERIFICATION PAR UN GEOTECHNICIEN AVANT PUBLICATION
Rédacteur : baticlever
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